Les communications officielles


Communiqué de presse

Mercredi 3 février 2021

Communiqué de presse


Les habitants de l’écoquartier de la Cartoucherie se mobilisent contre la modification du PLU en cours à travers le collectif « Horizon Cartoucherie ». Ils souhaitent être davantage impliqués dans la construction de leur quartier. Les modifications prévues impactent directement la qualité de vie et la cohérence du quartier en augmentant la densité et en supprimant des espaces dédiés aux services publics.

Toulouse Métropole a engagé, lundi 18 janvier 2021, la consultation publique de la modification simplifiée de son PLUiH. Les Toulousains ont jusqu’au 16 février pour donner leur avis sur ce projet avant de l’acter.

Avec ce projet de modification, les habitants ont découvert que la Mairie n’envisageait plus d’installer un équipement public sur l’ensemble de la parcelle entre l’école De Gaulle-Anthonioz et la rue Badiou, située au sud-ouest de la ZAC. Celle-ci serait essentiellement aménagée pour des activités de bureaux. Pour développer la cohérence du quartier, nous sommes persuadés que des services publics à destination des habitants doivent être maintenus tels que pensés initialement par l’urbaniste.

La modification prévoit une augmentation des hauteurs constructibles sur plusieurs parcelles. Le collectif « Horizon Cartoucherie » comprend les enjeux de la densification de la ville. Le projet initial de l’écoquartier, encore aujourd’hui mis en avant sur les éléments de communication, a attiré de nombreux habitants qui ont fait le choix de vivre ici. Nous craignons que cette modification vienne dénaturer le projet initial. Celui-ci prévoit une diminution graduelle des hauteurs de construction en allant vers les parties sud et l’intérieur du quartier, ce qui permettait initialement de protéger des nuisances sonores et d'assurer le droit à la lumière pour tous. La construction d’un bâtiment pouvant aller jusqu’à 48 mètres de haut au sud de la ZAC rendrait ce projet incohérent.

La coconstruction du projet urbain avec les habitants, prévue par le label ecoquartier, a manqué dernièrement et doit être relancée afin de prolonger cette dynamique de quartier. De plus, comme nous avons pu en faire l’expérience dernièrement, la qualité de vie dans un rayon de proximité a montré son importance. La place de la nature en ville joue un rôle majeur pour le bien être des habitants. Pourtant, cette modification simplifiée du PLU ne va pas en ce sens.

“ Nous avons à cœur d’être associés au développement de notre quartier afin de le penser en lien avec ceux qui y vivent et y travaillent ”

Le collectif Horizon Cartoucherie est une association réunie en janvier 2021 qui regroupe les habitants, les commerçants, les usagers de l’écoquartier, pour y défendre la qualité de vie et sa cohésion.

En savoir plus : www.horizon-cartoucherie.org

Lettre ouverte à Monsieur le maire

Toulouse, le 30 avril 2021

lettre ouverte


À l’attention de M. Jean-Luc Moudenc, Maire de Toulouse,
en copie:
M.Bertrand Serp, Maire du quartier Cartoucherie
Mme Annette Laigneau, Adjointe à l’urbanisme de la Ville de Toulouse
Contacts presse


Monsieur le Maire,

Notre association Horizon Cartoucherie se mobilise depuis janvier contre un projet qui fait l’unanimité contre lui dans l’écoquartier: remplacer un équipement public bas
par des immeubles de bureaux supplémentaires plus hauts, aux motifs d’équilibrer les comptes de la ZAC d’une part, d’augmenter l’offre de bureaux qualitative en zone centrale
d’autre part. Nous respectons ces objectifs mais pas la solution prévue pour les atteindre: plus de 100 contributions à la consultation publique, 500 pétitionnaires, des dizaines
d’adhésions à notre association, opposition officielle de notre comité de quartier...

Nous acceptons volontiers la densité et la mixité fonctionnelle, conditions mêmes de la ville des courtes distances: nous savons bien que c’est grâce à celles-ci que nous pourrons accéder à une belle variété de commerces et de services. Mais nous partageons aussi vos prises de
positions personnelles contre la surdensité et ne voulons pas devenir les victimes d’une exception locale qui viendrait confirmer cette orientation générale.

Nous pourrions profiter de la popularité de notre mobilisation pour protester sans proposer, en souriant de notre bonne fortune quand le Tribunal Administratif vient annuler le Plan d’urbanisme que vous deviez modifier pour pouvoir concrétiser ce projet. Au contraire, nous n’avons jamais privilégié la protestation: nous cherchons à comprendre les contraintes
des acteurs concernés et avançons des solutions satisfaisantes pour l’ensemble des parties.

D’ailleurs, des porteurs de projets émergent pour proposer des activités économiques plus intéressantes pour le quartier et pour Toulouse que ces immeubles de bureaux litigieux... Concilier là équipements publics et services d’intérêt général représenterait à nos yeux une alternative désirable. Nous souhaitons préciser la programmation avec vos services.

La Cartoucherie n’est pas une île : nous n’avons aucune raison d’accepter qu’on entasse sous notre nez des immeubles de bureaux barrant l’horizon quand plusieurs hectares, maîtrisés par la puissance publique, sont disponibles de l’autre côté de l’avenue Badiou, où s’étale le parking du Zénith. Lorsque vous étiez adjoint à l’urbanisme, vous avez-vous- même choisi Alain Marguerit comme paysagiste-urbaniste pour cet écoquartier. Lui aussi plaide depuis des années pour construire des bureaux et des services en rationalisant le stationnement sur ce parking, unanimement considéré comme une aberration urbanistique. M. Marguerit a d’ailleurs toujours
proposé ce que nous demandons : dégager les vues vers le sud, en construisant haut le long de l’avenue de Grande-Bretagne, et de plus en plus bas en se rapprochant du Zénith.

Comme nous tendions cette perche, qui consisterait à dessiner le quartier à une échelle un peu plus large, lors d’une visioconférence d’information le 24 mars, nous ne recevions en réponse qu’un mépris écartant l’idée d’un revers de manche, sans arguments. À la violence du projet, nous n’accepterions pas que s’ajoute celle du refus de dialoguer.

Il vous serait aisé de détendre l’atmosphère en même temps que l’étroit périmètre de la ZAC. Le juge vous oblige au moins à détendre le calendrier : vous ne pourrez pas dès cette année vendre au promoteur ciblé les trois îlots prévus, puisque l’un des trois reste dévolu à un équipement public.

Il serait de toutes façons inconcevable que cet investisseur construise trois îlots de bureaux simultanément. Nous avons donc le temps de dialoguer et d’intégrer le parking du Zénith à la réflexion. En transformant l’un des pires aspirateurs à voitures de Toulouse en nouvelle tranche d’un écoquartier aujourd’hui bien desservi, vous réconcilieriez l’ensemble des protagonistes.

C’est à cette issue, privilégiant la hauteur de vue plutôt que celle des constructions, que vous invite cette lettre ouverte.

Le Collège solidaire d’Horizon Cartoucherie